Le Maroc est un pays aux écosystèmes divers mais fragiles. Les défis à affronter sont nombreux.
L’eau est une ressource naturelle à la base de la vie et une denrée essentielle à la majeure partie des activités économiques de l’homme.

Elle est également rare et sa disponibilité est marquée par une irrégularité prononcée dans le temps et dans l’espace. Elle est enfin fortement vulnérable aux effets négatifs des activités humaines.
Les nécessités du développement social et économique imposent de recourir à l’aménagement de l’eau pour satisfaire les besoins des populations. Ces besoins sont eux-mêmes en continuelle croissance et contradictoires.

Les ressources hydrauliques sont mal réparties dans l’espace. Les précipitations dignes de ce nom sont concentrées au Nord-Ouest, notamment aux bassins du Sebou et du Loukous. Cet espace géographique représente environ 7,5% de la surface nationale et recueille plus de 50% des précipitations comptabilisées. D’un point de vue géologique, les nappes phréatiques principales sont localisées dans les zones adjacentes à ses bassins hydrauliques.
Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, les précipitations annuelles et interannuelles sont historiquement caractérisées, et ce, depuis 1945 par une très forte irrégularité, même si, l’exemple cité date des années 90 : Au bassin d’Ouergha, par rapport à une tendance historique de pluviométrie recueillie de 2600 milliards m3, l’année 1994 a vu s’écouler un volume égal à 4% de cette moyenne historique observée. Deux ans plus tard, en 1996, c’est 180 % de cette moyenne historique qui fut observée.
Ceci permet de comprendre la portée de l’engagement au Maroc dans la réalisation d’efforts importants pour sécuriser ses ressources en eau, dans un premier temps, les ressources conventionnelles et superficielles. Une politique éclairée menée dès les années 1960, a permis la construction de, jusqu’à date d’aujourd’hui, 128 grands barrages d’une capacité de stockage de 17 milliards m3. Treize systèmes de transfert d’eau ont été mis en place dans autant de zones géographiques, des réseaux complexes et intégrés de canaux, pompes et puits.

Les besoins d’eau potable ont fait l’objet d’une attention particulière. S’ils ont été très tôt sécurisés pour la population urbaine du pays, cet objectif n’a été réalisé qu’en 2010 hauteur de 90% sachant qu’en 1994, seule 14% de la population rurale était alimentée en eau potable dans le cadre du PAGER (Programme d’approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales). En 2004 le programme a obtenu un prix des Nations Unies, le United Nations Public Service Awards dans la catégorie amélioration des performances des services publics. L’impact sur la vie quotidienne est concret : Un rapport d’évaluation de la Banque mondiale de 2001 montrait la fréquentation des écoles dans les zones couvertes par le PAGER augmentait de 16%.

Ces réalisations n’auraient été possibles sans une forte volonté politique au plus haut niveau et sans un cadre réglementaire adapté. C’est dans cette optique que fut promulguée la loi 10-95

Le développement des ressources en eau doit permettre d’assurer une disponibilité en eau suffisante en quantité et en qualité au profit de l’ensemble des usagers conformément aux aspirations d’un développement économique et social harmonieux, aux orientations des plans d’aménagement du territoire national et aux possibilités offertes par les potentialités en eau pour leur aménagement et ce, au moindre coût.

A cet égard, la loi sur l’eau constitue la base légale de la politique de l’eau du pays et se fixe, en conséquence, les objectifs suivants :

-une planification cohérente et souple de l’utilisation des ressources en eau, tant à l’échelon du bassin hydraulique qu’à l’échelon national ;
-une mobilisation optimale et une gestion rationnelle de toutes les ressources en eau, en tenant compte des ordres de priorité fixés par le plan national de l’eau ;
-une gestion des ressources en eau dans le cadre d’une unité géographique, le bassin hydraulique, qui constitue une innovation importante permettant de concevoir et de mettre en oeuvre une gestion décentralisée de l’eau.

En effet, le bassin hydraulique constitue l’espace géographique naturel le mieux adapté pour appréhender et résoudre les problèmes de gestion des ressources en eau, ainsi que pour réaliser une solidarité régionale effective entre les usagers concernés par une ressource en eau commune ;
. une protection et une conservation quantitative et qualitative du domaine public hydraulique dans son ensemble ;
. une administration adéquate de l’eau permettant d’aider à la conception de l’utilisation et au contrôle des opérations citées ci-dessus, en associant les pouvoirs publics et les usagers à toute prise de décision relative à l’eau.

Pour atteindre ces objectifs et renforcer le cadre institutionnel existant en matière de gestion de l’eau, la loi sur l’Eau crée des agences de bassins, établissements publics, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles ont pour mission d’évaluer, de planifier et de gérer les ressources en eau au niveau des bassins hydrauliques. Ces agences peuvent accorder des prêts, aides et subventions à toute personne engageant des investissements d’aménagement ou de préservation des ressources en eau.

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